Comportement

Le comportement intraspécifique est classique pour un killis : le mâle peut pourchasser la femelle, notamment pour la reproduction, mais si l’aquarium est bien agencé, cette dernière pourra rapidement échapper aux ardeurs de monsieur. Attention : si la femelle est plus grosse que le mâle, c’est probablement elle qui harcèlera le mâle.
La cohabitation en groupe est possible, en respectant un ratio équilibré entre mâles et femelles (1 pour 1), et en mettant au moins 3 couples. Dans ces conditions, l’agressivité sera répartie mais la reproduction naturelle n’aura que peu de chances d’aboutir.
En revanche, la cohabitation de 2 mâles est à proscrire ! « Et à la fin, il n’en restera qu’un ! »

Le comportement interspécifique est là aussi un grand classique. Tout ce qui est plus petit est une proie potentielle : oubliez donc les crevettes qui serviront de repas ! Tout ce qui est plus gros est un potentiel prédateur : c’est donc une source de stress.

Maintenance

L’idéal est de maintenir un couple dans un aquarium de 20 à 30 litres, totalement couvert et correctement agencé. Voir l’agencement classique ici. Privilégiez la surface au sol à la hauteur, et évitez donc les aquariums cubiques. Un aquarium de 40x20cm conviendra.
La maintenance en trio n’est absolument pas nécessaire. Elle s’avère même souvent contre productive, notamment pour la reproduction. Les femelles prédateront oeufs et alevins dans l’aquarium.
L’eau doit être (très) douce, et acide, afin de répondre aux besoins de l’espèce.
La température de maintenance doit être entre 22 et 26°C. En cas de température plus fraîche, cela pourrait bloquer la reproduction. Attention en été à ne pas dépasser les 28/30°C trop longtemps.

C’est une espèce simple, qui supportera des erreurs de maintenance de courtes durées.

Nourriture

En captivité, ils acceptent sans problème de la nourriture sèche de qualité (granulés en particulier). Il est tout à fait possible de donner de la nourriture congelée telle que des Artemia. La nourriture vivante sera évidemment appréciée, et reste un luxe. Vous pouvez donner des larves de moustiques, des daphnies, nauplies d’Artemia, etc. Cela aura notamment un effet positif sur la reproduction.
Attention cependant à bien éviter tout ce qui est vers de vase, vivants ou congelés, qui apportent bien souvent plus de problèmes qu’autre chose (maladies, infection bactériennes, etc.).

La fréquence de nourrissage peut varier. Pour une reproduction prolifique, vous pouvez nourrir les adultes chaque jour mais peu. Cependant, un nourrissage tous les 2 jours convient aussi très bien. Les alevins devront être nourris quotidiennement avec des nauplies d’Artemia les premiers mois.
N’oubliez pas qu’un nourrissage abondant et fréquent demandera un entretien plus régulier de l’aquarium (changements d’eau et nettoyage).

Reproduction

C’est LE POINT FAIBLE de cette espèce ! Celle-ci peut être totalement aléatoire…
Alors comment procéder ? De la même façon que pout tout autre Aphyosemion. Les paramètres de l’eau doivent évidemment être adéquats (faible conductivité, acide, 24/26°C), et la nourriture adaptée si besoin.
Si vous optez pour la reproduction naturelle, pensez à mettre une (très) grosse quantité de mousse de java dans l’aquarium, ou tout autre plante servant de refuge aux jeunes, mais aussi de garde-manger. Une microfaune peuple la mousse, et sera bien utile pour les alevins.
Si vous préférez récolter les œufs, placez un mop dans l’aquarium, et relevez les œufs régulièrement (tous les 2 ou 3 jours par exemple). Le temps d’incubation varie suivant la température, entre 12 et 16 jours en moyenne.
Pour la suite du processus, c’est par ici.

Jusque là, rien d’anormal me direz-vous. Oui mais…
Si certains spécimens vont s’avérer très prolifiques, d’autres le seront beaucoup moins, voire pas du tout. Et cela peut se produire au sein d’une même population. Pire… vous pouvez vous retrouver avec 100% de mâles, même en faisant varier tous les paramètres maîtrisables ! Avec cette espèce, c’est un peu (beaucoup) la loterie en terme de reproduction. C’est pour quoi je la déconseille comme première expérience killiphile où la reproduction est envisagée. Il sera plus sage de s’orienter vers Aphyosemion striatum par exemple.