Quelques espèces « faciles »

Lorsque l’on débute avec les killis, il est facile d’être tenté et de craquer pour une espèce que l’on « trouve jolie », parce qu’on a vu une photo sur les réseaux sociaux par exemple. Mais ce n’est pas pour autant que cette espèce est facile de maintenance, de reproduction, et à se procurer.

La maintenance et la reproduction des killis est un monde un peu à part dans l’aquariophilie. Nous n’allons pas aborder le sujet de la maintenance dans cet article (vous pouvez retrouver les informations ici). Quant à la reproduction, elle est intéressante et importante pour plusieurs raisons :

  • Tout d’abord par son originalité. Il est rare de pouvoir récupérer, manipuler et faire incuber les œufs. C’est le cas avec les killis ! Vous pouvez retrouver l’article qui décrit les différentes catégorie : annuelle, semi-annuelle et non-annuelle.
  • Ensuite, parce qu’il est toujours gratifiant de voir des alevins naitre chez soi. Même si cela n’est pas toujours gage de bonne maintenance, élever et reproduire les poissons que l’on maintient est toujours un plaisir.
  • Enfin, parce qu’il est important de faire perdurer la souche de killis que l’on maintient et de la diffuser. Hormis une majorité des poissons issus du commerce, les autres espèces qui circulent dans le hobby ont été pêchées et ramenées par des killiphiles passionnés lors d’expéditions, aux 4 coins du monde. Ces expéditions sont rares, peuvent être compliquées et parfois dangereuses. Les killis pouvant avoir des aires de répartitions très restreintes (et par conséquent être rapidement en danger d’extinction), faire perdurer dans le hobby les souches collectées est indispensable pour éviter un pillage commerciale des biotopes.

Maintenant, il est important de garder en tête qu’il ne faut pas griller les étapes.
Prenez le temps de maintenir correctement une espèce dite « facile » qui vous plait, et d’en maîtriser la reproduction, avant de maintenir une espèce plus rare et difficile.


Par quelles espèces commencer ?

Même si certaines sont assez faciles, la maintenance des espèces dites « annuelles » n’est, à mon sens, pas l’idéal pour débuter avec les killis. Les espèces non-annuelles ou semi-annuelles sont à privilégier dans un premier temps..
Voici donc quelques espèces que je vous conseille pour découvrir l’univers killiphile, passionnant à plus d’un titre.

Ces espèces sont à maintenir en spécifique (seule espèce dans l’aquarium) et EN COUPLE (et non en trio !) dans des aquariums à faibles surfaces, ou éventuellement en groupe (minimum 3 couples) dans des aquariums ayant une surface au sol importante.

N’hésitez pas à consulter la fiche killi correspondante à l’espèce, en cliquant sur le nom.

Une magnifique espèce, qui vit dans une eau tempérée, entre 15°C et 25°C en moyenne, très douce et un pH entre 6 et 7. Prévoyez un aquarium d’une 30aine de litres pour un couple, et 80 litres minimum pour un groupe (3 couples). Les mâles entre eux, s’ils ne sont pas assez nombreux, peuvent être agressifs.
La reproduction ne représente aucune difficulté, et bien souvent les parents ne s’attaquent pas aux jeunes.

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Cette espèce paisible est l’une des plus petite du genre, et des plus faciles. Le couple vivra très bien dans une eau entre 22°C et 26°C, très douce et légèrement acide. L’aquarium sera d’une 30aine de litres pour 1 couple, et minimum 60 litres pour un groupe (3 couples).
La reproduction ne posera pas de problème, à partir du moment où la nourriture adaptée sera donnée (voir la fiche killi).

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Voici une espèce que l’on oublie souvent de conseiller pour débuter, et pourtant…
D’une taille modeste pour le genre, sa maintenance est facile : eau douce et acide, avec une température entre 22°C et 26°C. Là encore, prévoyez un bac d’une 30aine de litres pour un couple, et 80 litres minimum pour un groupe (3 couples).
Bref, une alternative au Fundulopanchax nigerianus, si l’on préfère des couleurs plus foncées.

Un incontournable ! Voici probablement une des plus faciles et des plus belles espèces du genre.
Un bac bien planté, d’environ 20L (surface de 40cm par 20cm) sera suffisant pour maintenir un couple. Cette espèce peu agressive se maintiendra dans une eau douce, avec un pH entre 6.5 et 7.5 et une température entre 22°C et 24°C.
Dans ces conditions, vous ne tarderez pas à voir les premiers alevins.

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C’est l’une des espèces les plus connues du genre, et les plus faciles.
Un bac bien planté, d’environ 20L (surface de 40cm par 20cm) sera suffisant pour maintenir un couple. Cette espèce peu agressive se maintiendra dans une eau très douce, avec un pH acide et une température entre 22°C et 28°C.
Attention, si cette espèce est trop nourri, les poissons ont tendance à devenir obèse.

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L’une des plus petites espèce du genre Epiplatys, après E. annulatus. Sa maintenance est relativement simple : prévoyez un aquarium bien planté avec une surface au sol minimum de 40x20cm. Les poissons occuperont essentiellement la surface.
Assez tolérants au niveau des paramètres, ils préfèreront tout de même une eau douce et légèrement acide, pour une température entre 22 et 26°C.


Quelques espèces « pièges »

Certaines espèces, parfois courantes en animalerie, ne sont pourtant pas si facile que ça. Voici quelques pièges à éviter pour débuter.

Oui, c’est une espèce magnifique. Oui, c’est une espèce facile de maintenance, qui tolèrera des erreurs ponctuelles. Oui, c’est une espèce que l’on peut trouver facilement, même dans le commerce. Mais non, la reproduction n’est pas forcément simple !
Cette espèce côtière de l’est du golfe de Guinée est très connue, mais je ne la conseille pas particulièrement aux personnes qui débutent avec les killis, et qui veulent avoir une première expérience avec la reproduction des Aphyosemion. En effet, celle-ci peut s’avérer très simple, comme très périlleuse. Sans avoir de réelles explications, il est possible de se retrouver avec un couple prolifique, comme un couple qui ne pondra pas un seul oeuf, ou bien encore se retrouver avec 100% de mâles. C’est un peu la loterie avec eux…

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Voici une espèce très connue, et très convoitée. Mais est-ce véritablement un bon choix pour débuter avec les killis ? Pas si sûr…
Cette petit et magnifique espèce a des besoins bien précis en terme de maintenance : il faut IMPERATIVEMENT avoir une eau très (très) douce ! Pour une bonne maintenance, la conductivité doit être inférieure à 100µS, et si possible, inférieure à 50µS. La température doit être suffisamment élevée : comptez entre 24 et 26°C. La végétation, essentiellement composée de mousse de java, doit être importante, et la nourriture doit être adaptée à la taille de cette petite espèce. Privilégiez les nauplies d’artémias fraîchement écloses.
Bref, le choix de maintenir Epiplatys annulatus doit être fait en connaissance de cause.

  • Fundulopanchax gardneri
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Ce nom vous est probablement familier. Et pour cause, c’est un nom que l’on voit régulièrement en animalerie, à tort ! La majeure partie du temps, ce qui est vendu en animalerie sous ce nom est en réalité un Fundulopanchax nigerianus. Et si vous n’avez pas de chance, c’est un hybride entre les deux espèces. Fundulopanchax gardneri ne possède pas 4 bandes jaunes comme Fp. nigerianus (1 dorsale, 1 anale, 2 caudale).
Si vous tombez sur du vrai Fp. gardneri, sa maintenance est simple : même conditions que Fp. nigerianus, en plus chaud (22°C à 26°C).

  • Fundulopanchax sjoestedti
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Voici une espèce qui en fait rêver plus d’un, et je peux le comprendre ! Cependant, cette magnifique espèce, de grande taille (+ de 15cm) et souvent agressive, demande une maintenance particulière. Comptez sur un aquarium bien plus grand que d’habitude, avec une surface au sol idéalement de 100x40cm pour un couple. Si vous voulez les maintenir en groupe (et toujours en spécifique), prévoyez un bac d’au moins 600 litres pour 3 couples. La nourriture doit être adaptée, et abondante. L’eau doit être très (très) douce, acide, et chaude ! Je vous invite à regarder ce point de pêche


Comment se les procurer ?

C’est une autre question qui revient régulièrement, et qui est légitime. Les killis ne sont pas les poissons les plus fréquents dans le milieux aquariophile.

Pour une première expérience, je vous conseille de vous rapprocher d’une animalerie de confiance dans votre secteur. Contrairement à ce que l’on peut entendre, il est tout à fait possible de prendre des killis en animalerie, surtout pour une première approche, et découvrir cet univers bien différent de l’aquariophilie plus « classique ».
Vous trouverez sans difficulté des espèces comme Aphyosemion striatum ou Fundulopanchax nigerianus, et parfois même Chromaphyosemion bivittatum. Pour ceux qui souhaitent tout de même tenter, Aphyosemion australe et Epiplatys annulatus sont aussi courants dans le commerce.

Pour les personnes plus aguerries, il faudra s’éloigner des animaleries pour trouver des espèces moins communes, et surtout commencer à maintenir des espèces avec des noms de populations (voir l’article sur la nomenclature des killis). Vous trouverez sur les réseaux sociaux comme Facebook, et notamment sur le groupe dédié « 100% killis » , des éleveurs qui peuvent vous proposer des couples issus de leur reproduction. Certains éleveurs, comme Daniel Vilpoux, propose régulièrement différentes espèces via son site internet killispratique.net
Il existe également une plateforme internationale de ventes aux enchères : Aquabid. Mais attention… les arnaques y sont fréquentes !

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