La maintenance des killis implique quelques règles ou principes fondamentaux à respecter afin d’éviter au maximum des déconvenues.
Vous les connaissez probablement, mais il est toujours bon de les rappeler :
- Couvrir l’aquarium
- Une maintenance spécifique
- Ne pas mélanger les espèces de killis
- Ne rien transvaser d’un aquarium à l’autre
- Conserver le nom de population
- Ne jamais donner un nom de population à postériori
- Connaître les besoins de chaque espèce maintenue
Courir l’aquarium


Les killis, et en particulier les killis non-annuels, sont les rois de l’évasion ! Ils peuvent sauter à plusieurs dizaines de centimètres de hauteur (jusqu’à 1m pour certains). Vous comprendrez donc facilement que votre aquarium doit être TOTALEMENT fermé.
La moindre petite ouverture, même de quelques millimètres, pourra être fatale tôt ou tard. N’oubliez donc pas de fermer le passage de câbles par exemple, ou une petite ouverture destinée à faciliter le nourrissage.
Sur les aquariums ouverts, vous pouvez facilement réaliser un couvercle : une (ou plusieurs) plaque(s) de verre acrylique (plexiglass) et des cornières en plastiques que vous trouverez sans difficulté dans votre magasin de bricolage le plus proche. Une plaque de verre acrylique de 3mm d’épaisseur par exemple sera suffisamment rigide, et se découpe aisément avec un cutter. Pour les petites ouvertures, vous pouvez utiliser un peu de cellulose/ouate.
Une maintenance spécifique
Vous verrez un peu partout que les killis se maintiennent en aquarium spécifique, c’est à dire qu’il n’y a qu’une seule espèce dans le bac. Et ce, pour plusieurs bonnes raisons !
Dans la nature, il est fréquent de retrouver sur un même écosystème plusieurs espèces de poissons, et même plusieurs espèces de killis. Mais… c’est dans la nature ! Chaque espèce occupe une zone bien particulière dans le milieu de vie. Ceci est impossible à recréer en aquarium.
En pratique, garder à l’esprit que :
- Tout ce qui est plus petit qu’eux est une proie potentielle. Je ne vous parle même pas des petites crevettes…
- Tout ce qui est plus gros qu’eux est un prédateur potentiel, et donc une source de stress.
- Tout ce qui fait la même taille qu’eux est un concurrent à éliminer.
Si vous souhaitez obtenir de la reproduction (naturelle en particulier), il vous sera impossible de maintenir vos killis avec d’autres habitants. Avoir 1 alevin par an n’est pas ce que l’on peut appeler avoir de la reproduction…
A de rares exceptions, il vous sera possible de maintenir des killis avec d’autres colocataires. Mais ceci est « réservé » à des killiphiles avertis. Ne vous amusez pas à le faire, surtout pour débuter !
Ne pas mélanger les espèces de killis
L’hybridation est l’ennemi de tout killiphile. Si pour d’autres espèces ces pratiques se font, dans le milieu killiphile, c’est une abomination.
La philosophie de tout killiphile est de préserver le phénotype sauvage de l’espèce qu’il maintient, et même de la population elle-même.
L’hybridation entre 2 espèces du même genre est possible dans 99% des cas. Elle est même possible dans certains cas entre 2 espèces de genres différents…
Si vous maintenez 2 espèces d’Aphyosemion par exemple, il vous sera impossible de gérer la reproduction et d’éviter l’hybridation. Vous serez même probablement dans l’incapacité de différencier les femelles, tellement elles seront phénotypiquement proches.
Alors les killis, c’est une seule espèce par aquarium !
Là encore, il est possible de faire quelques rares exceptions, réservées à des killiphiles avertis, qui pourront assurer une maintenance adaptée, sans hybridation potentielle, et sans concurrence.
Ne rien transvaser d’un aquarium à l’autre
Si vous maintenez plus d’une espèce de killis chez vous, il est primordiale de ne rien prendre d’un aquarium pour le mettre dans un autre. Vous l’avez compris, l’hybridation et le mélange des espèces est un réel problème.
Prenons l’exemple d’une plante (mousse de Java par exemple) que vous avez en trop dans un bac avec des Aphyosemion striatum. Vous vous dites : « je vais la mettre dans le nouveau bac destiné aux Aphyosemion gabunense boehmi qui vont arriver bientôt ». Ce qui peut sembler une bonne idée au départ est en fait un véritable piège ! Les Aphyosemion striatum peuvent avoir pondu et laissés des œufs dans la mousse. A l’œil nu, vous serez bien incapable de les apercevoir. Ces œufs vont donc éclore en compagnie des Aphyosemion gabunense boehmi. Et là, c’est le drame ! S’il sera facile de différencier les mâles, vous ne pourrez pas faire de même avec les femelles ! Vous venez, sans réellement le vouloir, de mélanger les 2 espèces et favoriser une potentielle hybridation. Perdu…
Si l’on pousse le raisonnement un peu plus loin, si vous donnez un coup d’épuisette dans un bac, pensez à la nettoyer minutieusement avant de l’utiliser dans un autre bac. Rien ne vous garanti qu’il n’y a pas un œuf qui traîne dedans…
Conserver le nom de population
La plus part des killis ont une origine connue, et sont identifiés avec un nom de population. Si vous n’êtes pas familier avec ceci, je vous encourage à lire cette page : la nomenclature des killis.
Les variations de phénotype au sein d’une même espèce est courante. Vous pouvez avoir 2 poissons de la même espèce, pêchés à 2 endroits différents, et qui pourtant sont bien différents.
Toujours dans l’optique de préserver la souche et le phénotype sauvage, il est important de ne pas mélanger 2 poissons de la même espèce mais ayant des origines différentes.
Prenons un exemple : vous possédez un couple de Fundulopanchax nigerianus Misage ADL 13-15, mais malheureusement vous perdez la femelle. Deux possibilités s’offrent à vous :
- Soit vous cherchez une femelle Fundulopanchax nigerianus d’une autre population, ou sans nom de population. Dans ce cas, vous perdez tout nom de population et vous maintenez alors : Fundulopanchax nigerianus sans aucun nom de population (ou « AS xxxx » dans certains cas).
- Soit vous cherchez une femelle de la même population Misage ADL 13-15, et dans ce cas vous pouvez conserver le nom de population initial. C’est bien sûr cette solution qui est à privilégier.
Ne jamais donner un nom de population à postériori
Vous l’avez compris, la conservation d’un nom de population est importante. Il va donc de soit de ne jamais attribuer un nom de population à des poissons qui n’en ont pas.
Lorsque vous récupérez une espèce, le cédant doit vous informer du nom exact, avec le nom de population s’il y en a un. Si les poissons n’en ont pas, il en sera ainsi jusqu’à la fin. N’essayez surtout pas de leur donner un nom, même si vous pensez qu’ils ressemblent comme 2 gouttes d’eau à une photo que vous avez vu ailleurs.
Ce n’est pas parce que vos poissons n’ont pas de nom de population qu’ils seront moins beau.
Connaître les besoins de chaque espèce maintenue
Ce point là semble être une évidence, mais il est souvent négligé. Toutes les espèces ne demandent pas les mêmes paramètres de maintenance et les mêmes conditions de vie.
Il n’est pas rare de voir chez les débutant un aquarium totalement inadapté à la maintenance de killis annuel par exemple. Le manque de recherche d’informations au préalable, ou la non pertinence des recherches, en sont souvent la cause.
Pensez donc à bien vous renseigner en amont, avant d’acquérir un couple de killis.